Login

Référentiel Arbres fruitiers Label Rouge : un projet bien planté

Le 27 novembre dernier, trente-six arbres regroupant trois des six espèces concernées par la démarche Label Rouge ont été plantés sur une parcelle en reconversion bio au lycée agricole de Montluçon-Larequille.PHOTO : EXCELLENCE VÉGÉTALE

Producteurs et enseignes veulent stopper la chute du marché du fruitier par la qualité. Une plantation au lycée agricole de Montluçon-Larequille (03) implique l'enseignement dans cette démarche.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Ces dernières années, les ventes d'arbres fruitiers ont plus fortement chuté que d'autres groupes de végétaux. Les sommes dépensées ont aussi diminué, mais l'élévation du prix moyen des sujets vendus fait que la baisse en valeur est inférieure à la baisse en quantité. Dans ce contexte, producteurs et distributeurs « ont pris conscience de la nécessité de valoriser leurs produits sur des critères de qualité. De plus, le besoin de conforter le consommateur dans son acte d'achat, sur un produit d'apparence complexe (choix d'un porte-greffe, d'une variété) s'impose », explique Excellence Végétale, l'association créée il y a quelques années pour accompagner les entreprises de la filière dans leurs démarches d'obtention du Label Rouge.

Chacun reconnaît que « s'il existe une obligation que le contenu d'un produit soit conforme aux allégations portées sur l'emballage, dans la réalité du marché certains produits n'y répondent pas et des variétés peuvent, par exemple, être incorrectement étiquetées. La biologie et l'écologie des arbres fruitiers sont des sujets difficiles pour un jardinier amateur : autofertilité ou autostérilité des variétés, porte-greffes, adaptation au climat régional... » La compréhension de ces notions est pourtant essentielle pour assurer une production satisfaisante de fruits et bien informer le consommateur est indispensable afin de prévenir toute déception.

Il est donc apparu nécessaire qu'un référentiel indiscutable soit mis en place. Cette garantie est portée par les signes d'identification de la qualité et de l'origine parmi lesquels le Label Rouge : un groupe de travail a été mis en place, via Excellence Végétale, qui a déjà participé à la mise en oeuvre du Label sur le dahlia ou le rosier, entre autres.

Prise de conscience et démarche collectives

Neuf entreprises de production, - le GIE Pépinières Franciliennes, Les Pépinières du Parc, Crosnier, de Kérisnel, Desmartis, Minier, Poustousol Productions, Delbard et Ogereau -, ainsi que huit enseignes de la distribution, - Apex, Botanic, Truffaut, Gamm Vert, Jardiland, Nalods, Bricomarché et Sevea (Villaverde et Pollen) - sont alliées sur ce dossier. Trois fournisseurs de substrat participent aussi aux travaux du groupe. Ces professionnels portent ensemble le projet de « Label Rouge fruitier » (c'est une des conditions imposées par l'Institut national des appellations d'origine), sous l'impulsion d'un couple producteur-distributeur composé d'Arnaud Crosnier, Pépinières Crosnier, président, et Julien Nauleau, chef de produits de Truffaut, vice-président. Depuis le mois de novembre 2013, date de création de la section, les professionnels travaillent sur trois axes en parallèle :

- La rédaction d'un cahier des charges garantissant l'obtention d'une qualité supérieure du produit ;

- Les modalités de contrôle inhérentes au succès de la démarche, et auxquelles tous les professionnels qui voudront cultiver du produit labellisé devront se soumettre ;

- L'élaboration de tests qui permettront de prouver la qualité supérieure des végétaux sous label, par rapport à des produits courants du marché, avec un jury de professionnels chargé d'évaluer les critères de qualité retenus et un panel de consommateurs qui sera soumis à un test hédonique (préférences).

L'enseignement agricole, partenaire neutre et indépendant

Pour conduire les tests, les professionnels ont fait le choix de travailler avec l'enseignement horticole, qui a pour atout l'indépendance et la neutralité. C'est le lycée agricole de Montluçon-Larequille, situé près de l'entreprise Delbard, partie prenante dans le projet, qui a été retenu. Le 27 novembre, trente-six arbres regroupant trois des six espèces concernées, ont été plantés sur une parcelle en reconversion bio. Très motivés, la plupart des professionnels de la section étaient présents pour prêter main forte aux enseignants et aux élèves.

Anonymés, conduits de la même façon, les arbres, candidats au Label ou arbres courants, seront notés, mesurés, photographiés par les élèves en formation CAPA des métiers de l'agriculture option horticulture, et ce pendant trois cycles de production. Cet exercice, pratique et concret, devrait sensibiliser les jeunes à l'intérêt de promouvoir la qualité et l'innovation dans cette filière horticole dont ils ont encore tout à découvrir.

Pascal Fayolle

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement